mercredi 2 décembre 2015

Au Moyen-Âge tout chevalier était lettré et... « courtois », selon Martin Aurell (2 de 2)

L’auteur, primé par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, est l’invité de Christophe Dickès.

La renaissance n’a pas eu lieu au XVIe siècle, mais bien aux XIIe et XIIIe siècles si l’on en croit Martin Aurell (Prix Bordin 2008 de l’Académie des inscriptions et des belles-lettres). Avec son étude sur le savoir et la conduite de l’aristocratie à l’époque médiévale, il décrit l’imprégnation littéraire des milieux chevaleresques. Son livre Le Chevalier lettré constitue une monographie admirablement bien documentée sur la culture en un temps que l’on a trop souvent considéré comme un âge obscur.

La femme remet son heaume
au chevalier pieux.

Écoutez l’émission (46 minutes) :



Télécharger l’émission

« La Renaissance a eu lieu au XIIe siècle. Elle a atteint sa plénitude au siècle suivant, et s’est prolongée jusqu’à la fin du Moyen Âge et au-delà. Pourtant nous l’avons placée à tort au XVIe siècle (…) C’était faire fi du vaste mouvement de renouveau culturel qui depuis au moins les années 1100, animait l’Occident. » Pour ceux qui en doutaient, Martin Aurell vient de publier un livre d’une grande érudition sur le développement des savoirs aux XIIe et XIIIe siècles. L’auteur réalise un véritable tour de l’Europe occidentale afin d’illustrer et d’asseoir son propos grâce à de nombreux exemples en Italie, en Angleterre, en France ou sur la Péninsule ibérique...


Dans cette seconde émission, Martin Aurell décrit l’incidence du renouveau culturel sur les mœurs et la société médiévale. Sur la société guerrière tout d’abord, les mœurs et la politesse, la vie religieuse enfin. Il nous emmène à travers l’Europe, de l’Île-de-France au nord de l’Italie, de la petite île de Majorque à l’Oxfordshire en Angleterre, à la recherche de cette noblesse qui, peu à peu, se transforme sous l’influence du clergé. Les lettres, comme la musique, adoucissent les mœurs et révolutionnent littéralement la société. La maîtrise du geste et de la parole, le raffinement et le contrôle de soi, la piété même du guerrier sont autant de révélateurs des mutations qu’a vécu la société médiévale.


L'auteur

Martin Aurell (ci-contre), Professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université de Poitiers.
Professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Poitiers, membre de l’Institut universitaire de France, Martin Aurell dirige la revue Les Cahiers de civilisation médiévale. Il est un des meilleurs spécialistes de la noblesse aux temps médiévaux. Parmi ses livres figurent La vielle et l’épée : Troubadours et politique en Provence au XIIIe siècle, Aubier; L’Empire des Plantagenêt (1154-1224), Perrin, 2003; La Légende du roi Arthur (550-1250), Perrin, 2007 qui a été primé par l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres.
Il vient de publier chez Fayard : Le Chevalier lettré, Savoir et conduite aux XIIe et XIIIe siècles.

Voir aussi

Au Moyen-Âge tout chevalier était lettré, selon Martin Aurell (1 de 2) (écoutez l’audio)

Aucun commentaire: